6 juillet 2021
Quand faut il se lancer dans la commercialisation de son produit ? C'est la grande question qui hante nombre d'entrepreneurs à en juger par le nombre de projets qui sont éternellement en phase finale de prototypage... Mais qui ne se lancent jamais vraiment ! La question n'est vraiment pas simple à trancher !
Chez Sacha Kooijman Engineering, nous distinguons deux approches qui permettent d'atteindre la commercialisation, le cas du 1er de série, et celui du MVP. Mais dans tous les cas le prérequis est le même : avoir réussi ses projets pilotes et démonstrateurs avant d'attaquer ses prototypes finaux
Les prototypes finaux doivent être :
-Fiabilisés, c'est à dire qu'ils peuvent déjà fonctionner normalement sans défauts, ce que l'on attend de tout produit. Plus dur, ils doivent supporter des interactions improductives de leurs utilisateurs.
-Fini, c'est a dire qu'il n'a pas été fini avec des pièces qui trainaient, des bricolages de dernière minute. La moindre pièce ( écrou, vis, collier rislan...) et la moindre fourniture ( colle, emballage... ). "Fini" n'interdit pas de futures améliorations, bien au contraire !
-Sur, ce qui est la moindre des choses. Le produit ne doit en aucun cas mettre en danger son utilisateur. C'est une notion parfois oubliée des concepteurs.
Ce sont les contraintes qui découlent de la mise sur le marché. On n'oubliera pas non plus les exigences réglementaires de certification qui sont un sujet à part, et non des moindres.
Ensuite parmi les prototypes finaux, on distinguera deux approches : Celle du 1er de série, qui correspond à un exemplaire pré-production déjà complètement industrialisé et finalisé dans son développement et ses fonctionnalités. ( le produit est prêt à être produit à 1000, 10 000, 100 000 exemplaires ) Et celle du MVP ( Minimal Valuable Product ), qui correspond à un produit qui va être mis sur le marché à plus petite échelle et dont le développement va continuer en parallèle des premières ventes.
Le concept du MVP vient du monde du software. Cela consiste à commencer avec la version de produit la plus simple et épurée possible, tout en gardant de l'intérêt aux yeux du client. En hardware, ce principe est applicable au prix de quelques concessions. C'est également un bon moyen de démarrer son projet entrepreneurial. On en parle bientôt dans un article dédié.
Le prototype final, que ce soit en démarche de 1er de série ou MVP a un but évident, sortir une V1 commercialisable !
Il sert de base aux différentes certifications à obtenir, à développer ses packaging et écrire la documentation nécessaire/réglementaire ( notice, fiche technique ).
Il sert également à tester ses outillages et sa production.
L'utilité de tels prototypes tombe sous le sens. Pourtant il y a un piège dans lequel il ne faut pas tomber...
La tentation est grande : Vous avez un proto qui fonctionne bien et recherchez des partenariat pour lancer des projets pilotes. Sauf que les rendez-vous commerciaux se sont trop bien passés, les prospects sont emballés et vous proposent de payer une partie des coûts du projet pilote. Dans votre tête vous vous dites alors : pourquoi attendre 6 mois avant de réaliser mes premières ventes alors qu'une occasion me tends les bras? Et le projet pilote s'est transformé en vente pure et simple au prix d'une pirouette commerciale !
Cela peut paraître tiré par les cheveux, mais dans cette circonstance ou dans d'autres, nous avons vu un nombre considérable de projets tomber dans cet écueil chez Sacha Kooijman Engineering. Le gros risque ici c'est d'avoir vendu un produit qui est en fait toujours un prototype, non fiabilisé, sans maintenance possible et qui n'a pas été convenablement testé. Les conséquences pour la réputation du projet sont désastreuses. Alors qu'à l'inverse un produit objectivement nul mais qui fait ce qu'on lui demande quand on lui demande n'attirera pas les foudres du public.
Allez bon courage c'est la dernière ligne droite !